Ecolo - Groen
L’effet papillon du pangolin
Quelque part en Chine, un virus s’échappe du pangolin et voici nos vies bouleversées. Nos vies à Watermael-Boitsfort, à Rome, à New York, à Limete, à Rio… Le monde entier s’arrête, se confine. Besoin de masque à Watermael-Boitsfort et l’usine chinoise est à l’arrêt. La vision de la terre depuis la lune en 1969 nous avait amenés à poser un premier regard sur la finitude de notre planète, la crise du Covid nous montre à quel point la manière dont nous nous sommes organisés pour l’habiter est fragile. La Chine a beau importer le bois de la forêt de Soignes ou des forêts congolaises pour faire tourner son usine et nous ravitailler en biens les plus nécessaires ou les plus inutiles en Belgique ou au Congo, la pression qu’elle met sur ses propres forêts nous a cloitrés pendant plusieurs mois. Un virus s’échappe du pangolin et révèle combien nous sommes tous connectés, interdépendants, faisant partie d’une même planète, d’un même système. Toutes et tous dans le même bateau. Par cette crise, la nature se rappelle à nous et la manière inégale dont elle nous frappe est mise en lumière. Car si toutes et tous nous avons vu nos vies bouleversées, nous ne l’avons pas tous vécu avec la même intensité selon notre situation sociale et/ou familiale, la taille de notre habitation, la sécurité des revenus dont nous disposons ou la terrible priorité qui a été donnée à qui soigner... Quelle relation à la nature voulons-nous ? Quel système voulons-nous pour répondre à nos besoins ? Quelles solidarités voulons-nous entre nous et comment voulons-nous prendre soin les uns des autres, ici et ailleurs, aujourd’hui et demain. Car si la métaphore d’Edward Lorenz dit qu’un battement d’aile de papillon au Brésil peut déclencher une tempête au Texas, elle dit aussi que sans ce même battement d’aile la tempête aurait pu ne pas exister.
Les élues et élus ECOLO-GROEN