Période des Communes et de Bourgogne

C'est dans les documents historiques du XIIIe siècle qu'on rencontre pour la première fois le nom de Boitsfort. On y voit aussi deux éléments très usités au moyen-âge : Boits provenant sans doute de Bouts ou de Bouds (Boudewijn - Baudouin) et fort, mot germanique signifiant domaine comprenant des bois, des terres et des eaux. Donc Boitsfort voudrait dire : domaine appartenant à un certain Baudouin. Vers 1227, une pièce cite Léon, clerc, fils de Godefroid de Boudesfort; une autre, de 1240, cite Godefroid Franco et Gérard de Boutsfort cédant des dîmes qu'ils tiennent, à titre de fief héréditaire, sous Hoeilaart, à l'abbaye de la Cambre qui les rachète. La vallée a donc reçu son nom dès avant le XIIIe siècle.

En 1269, le futur duc de Brabant, Henri I, épousant Marguerite de Boulogne, fille de Saint Louis de France, garantit le douaire de sa fiancée au moyen de revenus de divers biens à prendre dans la partie près du moulin et de l'étang situé à proximité de la maison de chasse de Boitsfort. La forêt appartenait donc au domaine des ducs de Brabant qui l'exploitaient et y organisaient des chasses fameuses dans le monde féodal. De ce temps datent les différents monastères qui reçurent la permission de s'y établir. Les nobles batailleurs comptaient sur les prières des moines pour effacer leurs péchés et assurer leur salut éternel.

En 1282, le duc Jean I, le vainqueur de Woeringen, fait construire près du château ducal une chapelle en l'honneur de Saint-Hubert, le patron des chasseurs. Des messes sont fondées et s'y disent régulièrement par les soins de Jean, curé de Forêt, nommé chapelain spécial à Boitsfort. Au XIV siècle, Boitsfort entre dans l'histoire du Brabant, grâce à la vénerie. Les ducs s'attachent à leur pavillon de chasse. Pour s'adonner à leur sport favori, ils séjournent à Boitsfort. Aussi la maison de chasse devient une institution éminente : plus de 100 chiens et un personnel très nombreux.

On sent les progrès que ces visites ont entraînés dans le hameau : extension des cultures, augmentation du nombre d'habitants. Le duc Antoine de Bourgogne séjournant presque quotidiennement au château de Tervuren, s'éprend aussi de Boitsfort, alors infime bourgade et loge tour à tour dans ce dernier village et à Tervuren. Son successeur Jean IV ne néglige pas de se reposer à Boitsfort, où il passe beaucoup de journées agréables. A la fin de 1419 il néglige même Tervuren pour Boitsfort où il s'installe des semaines entières. Philippe le Bon néglige la forêt. Il la connaît peu. Maximilien d'Autriche, à peine installé chez nous, s'éprend de la forêt, même après la fin inopinée et tragique de son épouse Marie de Bourgogne. Mais il ne séjourne pas à Boitsfort.